lundi 10 août 2015

Ouverture du conseil municipal de Dijon du 10 août 2015 - Hommage à Alain Millot


Monsieur le Ministre
Mes chers collègues,


A la suite du décès de Monsieur Alain Millot, nous sommes rassemblés pour procéder à l'élection du nouveau Maire de Dijon.

Voici bien des propos que j'aurais voulu n'avoir jamais à tenir pour introduire une séance de notre Conseil municipal. Et qui me paraissent encore un peu irréel, comme à beaucoup parmi nous, tant Alain était la vie même.

Il est en effet des moments où il est difficile, voire pénible, d’observer certaines règles du fonctionnement de nos institutions.  Et je sais que vous comprendrez combien cet exercice est pour moi éprouvant.


Toutefois, et malgré le poids de nos peines, il est de notre responsabilité de respecter la règle et l’appliquer. Il est de notre devoir de continuer à honorer notre contrat social. Quand bien même cela nous meurtris. 

C’est ainsi qu’avait choisi de vivre Alain Millot, jusqu’à l’heure de son dernier voyage.

Alain… était un homme reconnaissant, sincère et intègre. Il fut notre Premier adjoint en 2001, puis notre Maire en 2014, en s'appropriant son propre style.

S'il fallait donné un nom au fil conducteur de son action publique, ce serait celui de l'intérêt général de ses concitoyens. Il savait se remettre en question tout en restant toujours fidèle à lui-même et à ses choix. 

Nul doute que c'est cette formidable intégrité qui lui a permis de gagner le respect et la crédibilité aux yeux de tous, y compris de ses adversaires.

Il fut aussi un éducateur. Un père. Un mari. Et pour nombre d’entre nous, un ami.

J'ai eu également l'honneur d'être sa Première Adjointe et de former avec lui un binôme lors des dernières élections départementales. Et je peux vous dire à quel point je suis fière d'avoir été au côté d'un tel homme et d'avoir goûté à son enseignement. 

Si nous devions le qualifier d'un seul mot, nous dirions tous qu'Alain Millot était un Humaniste, le plus féru et le plus pur.
Qui jamais ne s’est résigné à accepter la fatalité et l’irrévocable. 
Et qui jamais n’a renoncé


Tandis qu’il est temps de reprendre le flambeau qu’il ne pouvait plus porter, comme nous pourrions nous résigner et renoncer, nous pouvons choisir, comme le faisait Alain, d’imaginer Sisyphe heureux.

A la manière dont il voyait les choses de la vie. Témoignant par-là, de notre capacité à devenir supérieurs à notre destin. A être capables de déplacer des montagnes.

En en cela, nous devons suivre son chemin et continuer à puiser au puit de son courage.

 En effet, il avait choisi, malgré la terrible épreuve qu’il vivait, de ne pas se résoudre au pire et d’assumer son devoir. Il avait choisi de se battre contre la maladie, sans pour autant se dessaisir des affaires de sa ville et des préoccupations des dijonnais. Il est resté fidèle à son devoir de Maire, fidèle à la ville de Dijon et fidèle aux dijonnais jusqu'au bout.

- Jusqu’au bout nous avons pu compter sur lui, preuve de son attachement et son affection pour  sa ville et ses habitants et de sa loyauté vis à vis de l'engagement qu'il avait pris en mars 2014.

- Jusqu’au bout sa main, comme la porte de son bureau, était ouverte pour aider ceux qui en éprouvaient le besoin.

- Jusqu'au bout il s'est rendu disponible dans l'idée de servir au mieux ses administrés.

Il fut ainsi présent pour ce qui restera dans nos souvenirs comme sa dernière sortie officielle : la célébration de l'inscription des climats de Bourgogne et du cœur de ville de Dijon au patrimoine mondial de l'humanité, où la ville de Dijon a été un des piliers majeurs de ce projet.


Et tandis qu’est venue l’heure de nous réorganiser, avec toujours le souci de rendre meilleure et plus juste la vie des dijonnais, nous n’oublierons jamais tout ce qu'il a fait et a pu offrir à notre ville.


Je vous remercie de votre attention et vous invite maintenant à vous lever pour observer 1 minute de silence et de recueillement en hommage à Alain Millot, Maire de Dijon.