jeudi 10 février 2011

Depuis l’étude Cœur de ­ville, la municipalité dijonnaise travaille sur plusieurs pistes pour dynamiser son commerce de centre-ville.

Automne 2012. Avec l’arrivée du tramway, la rue de la Liberté va devenir piétonne. 2014. Une réflexion est en cours pour rendre la rue Charrue semi-piétonne, comme la première partie de la rue Berbisey.

Un diagnostic et surtout des pistes de travail. L’étude Cœur de ville, livrée par Pivadis, cabinet d’études de stratégie et de développement économique, continue de guider les initiatives de la Ville de Dijon afin de redynamiser le commerce de centre-ville.

Un Fisac dans deux ans. ­– Pivadis indique notamment que « la redynamisation commerciale du centre-ville ne pourra pas se contenter d’aménagements urbains. Le flux de fréquentation est déjà important. Il bénéficie de plus d’un apport touristique. En revanche, la transformation de la présence en achat est clairement insuffisante : plus de 20 000 ménages (hors Dijon) fréquentent le centre-ville sans y consommer ». Il y a donc « une nécessité d’augmenter “l’agressivité commerciale” : entretien des façades, qualité des vitrines pour déclencher les achats d’impulsion ». Sur ce point précis, la mairie va demander le déclenchement d’un nouveau dossier Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) afin, notammen, d’aider les commerçants à réaliser des vitrines attractives. Mais légalement, ce nouveau dossier Fisac ne pourra pas être déclenché avant deux ans.

Des unions commerciales bientôt fédérées ? – L’étude Cœur de ville souligne également qu’un « net renforcement de l’image commerciale est indispensable à la redynamisation du commerce de centre-ville, mais nécessite une démarche collective centralisée et coordonnée qui doit s’inscrire à une échelle large (ville au minimum) et peut prendre la forme d’un office du commerce ». Nathalie Koenders, adjointe au maire de Dijon chargée du commerce et de l’artisanat, penche plutôt pour une fédération des unions commerciales. Chaque union continuerait à vivre en autonomie mais toutes pourraient se donner la main sur les événements importants.

Des dossiers compliqués. – Enfin, Nathalie Koenders ne cache pas que l’avenir du centre Dauphine ou de La Poste Grangier sont des dossiers compliqués. Le premier est une copropriété complètement privée. Le second est un serpent de mer qui sera particulièrement bien placé après l’arrivée du tramway. « Mais il ne faudra évidemment pas déshabiller Pierre pour habiller Paul », tempère l’élue. « On a, par exemple, beaucoup parlé du déménagement de la Fnac dans les locaux de La Poste Grangier. Mais cela reste une rumeur. Et que deviendrait la rue du Bourg sans la Fnac ? »

LE PARADOXE DES LOGEMENTS VACANTS
Dans une étude comme celle du cabinet Pivadis, il y a aussi parfois… “des injustices.” L’étude Cœur de ville rappelle par exemple que « 13 % du chiffre d’affaires est réalisé avec les habitants du centre-ville. Il comptait, au dernier recensement, 10 426 logements, dont 8 818 résidences principales et 1 213 logements vacants. La recherche d’une baisse du taux de vacance des logements du centre-ville peut conforter la zone ­primaire du centre-ville, ­élément de base de l’attractivité commerciale ». Nathalie Koenders, adjointe au maire de Dijon chargée du commerce et de l’artisanat, précise qu’il « existe en centre-ville de nombreux logements situés au premier ­étage, au-dessus de commerces comme, par exemple, au-dessus de la pharmacie du Miroir. Soit ils servent de réserves, soit ils sont inoccupés. Mais il faut passer par les commerces pour y accéder. Ils sont donc très difficiles à louer. Cela étant, entre les deux recensements de 1999 et 2007, le centre-ville a gagné 200 habitants, soit 1,4 % de croissance. C’est mieux que le 1 % de croissance constaté sur l’ensemble de la ville de Dijon ».


Article du Bien public du 15/11/2010
FRÉDÉRIC JOLY f.joly@lebienpublic.fr

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